Moins de 24 heures après les premiers tirs de missiles, les Etats-Unis ont procédé ce matin à un second bombardement. 17 nouveaux missiles de croisière sont tombés sur les cibles de défense anti-aériennes irakiennes. Cette opération avait pour but d'achever la destruction des installations militaires, frappées hier. "C'est ce que nous appelons une opération de nettoyage" a expliqué le porte-parole du Pentagone.
Les missiles ont été lancés depuis deux navires et un sous-marin. La zone visée, sise en deçà du 33ème parallèle, au sud du pays, a été nouvellement déclarée zone d'exclusion aérienne par les Etats-Unis. Le dirigeant irakien a d'ores et déjà affirmé qu'il n'entendait nullement respecter cette décision. L'opération menée hier aurait provoqué la mort de 5 personnes. 19 autres auraient été blessées, a également déclaré le commandement de l'armée irakienne. Pour l'heure, Saddam Hussein a confirmé l'évacuation de ses troupes de la zone kurde.
"Desert strike" a provoqué des réactions mitigées du côtés des alliés américains. Le Royaume-Uni a apporté son accord total, ainsi qu'une aide logistique à cette opération. Israël et l'OTAN ont assuré les Etats-Unis de leur soutien. Les pays de la ligue arabe et la Russie se sont en revanche inquiété de l'escalade de ce conflit. La France, quant à elle, s'en tient à une position plus modérée. Hervé de Charette, le ministre des Affaires étrangères, s'est en effet démarqué en souhaitant que l'intervention américaine ne fasse "pas obstacle" au plan "pétrole contre nourriture". Bill Clinton avait pourtant précisé hier qu'il entendait suspendre cette résolution, tant que la situation des kurdes ne serait pas réglée. L'ONU, enfin, a annoncé par l'intermédiaire de son conseil de sécurité, qu'elle maintenait ses sanctions vis à vis de l'Irak.